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Tendances des marchés -juillet 2018 - SORTES GRAPHIQUES

03/08/2018

Sans surprise, les hausses annoncées sont passées pour la quasi-totalité des sortes graphiques.
Dans un marché qui ne va pas très bien, contraint par les hausses de prix de la pâte, la rareté de l'offre fait grimper les prix et allonger les délais de livraison. Les renégociations de marchés sont en cours, suite aux annonces de hausses au 1er juillet de nombreux papetiers.
Pour le non couché sans bois, la tendance est à une hausse stricte de 30 euros/t. La ramette en fibres vierges a augmenté de 20 euros/t, mais les augmentations peuvent atteindre jusqu'à 5 %. Le LFC a également augmenté de 20 euros/t. Des augmentations qui ne seraient pas les dernières selon un acteur, « une autre hausse étant à craindre en octobre ».
Le bouffant sans bois augmente, selon les fournisseurs, de 20 à 40 euros/t sur l'été, alors que le bouffant avec bois reste stable. La mise en place de quotas rend les approvisionnements compliqués. Les délais de livraison sont de 5 à 6 semaines. Un contact craint également « une rentrée difficile ».
Le couché sans bois subit une augmentation de 25 euros/t au 1er juillet. Les derniers mois ont été difficiles en termes de volumes et de nombreux utilisateurs s'inquiètent pour l'avenir. En effet, Stora Enso étudie la faisabilité d'une conversion potentielle de la papeterie d'Oulu du couché sans bois en une production de cartons d'emballage pour 2020. Une étude qui se terminera fin 2018. Pour rappel, l'usine Oulu dispose d'une capacité de production de 360 000 tonnes de pâte chimique de résineux et de 1 080 000 tonnes de papiers couchés sans bois (soit environ 16 % de la production européenne en 2017) sur deux machines à papier. La production de papier continuerait jusqu'à début 2020.
Côté journal, UPM a passé une hausse de 25 euros/t, quand les autres se situent entre 40 et 50 euros/t. L'Allemagne subit une hausse de 6,7 %, soit 34 euros/t. Le marché est très tendu et toutes les demandes ne peuvent être honorées pour septembre. Le papier magazine subit également les hausses attendues : de l'ordre de 30 euros/t pour le LWC et le MWC, et 35 euros/t pour le SC qui est très tendu également. Certains acteurs recherchent vainement des tonnages. Un léger appel d'air côté capacités se mettrait en place fin 2018. En effet, grâce à une nouvelle turbine à vapeur qui augmentera sa production d'électricité, Stora Enso vise à améliorer son efficacité sur le site de Maxau (sud-ouest de l'Allemagne) qui produit 530 000 tonnes par an de papier magazine non couché SC. Ce projet, qui devrait s'achever en 2020, permettra également de réduire leurs coûts énergétiques.
Dans les papiers impression écriture 100 % recyclés, le couché recyclé 80g augmente de 30 euros/t, et la ramette en recyclé de 10 à 15 euros/t. Selon un contact, les augmentations de la ramette en recyclé ont atteint 3% au premier semestre 2018.
Le papier pour enveloppes subit comme prévu des hausses de 4 % pour le NCSB et irait jusqu'à 7 à 10 % pour le kraft. Le marché français souffre au niveau des approvisionnements.
L'autocopiant est plutôt à la stabilité en ce mois de juillet mais certains ont malgré tout pu faire face à des hausses pouvant atteindre les 5 %. Ces hausses sont toujours liées au prix de la pâte, ce qui laisse augurer une tendance toujours haussière pour le second semestre. Le manque de visibilité impacte la validité des prix, désormais trimestrielle pour beaucoup.
A noter que le papier thermique a également été touché par des augmentations de prix au 1er juillet. Mitsubishi a en effet annoncé jusqu'à 10 % de hausse, et Jujo Thermal de 7 à 9 %.
Temps difficiles pour les éditeurs qui doivent jongler entre les taxes de Presstalis, Ecofolio-Citeo et ces augmentations de prix des papiers. Ils n'ont d'autres choix que de réduire leurs tirages, ou abandonner les magazines les moins rentables. Les imprimeurs ne font pas meilleure figure et les regroupements sont pléthores : vente de CPI, rachat de l'imprimerie H2d par Riccobono.