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Tendances des marchés - juin 2018 - PAPIERS RECUPERES

23/07/2018

+10 euros sur le désencrage et sur les blancs

 

Reconduction des prix pour les sortes cartons, mais encore des hausses sur les brochures et les magazines, le désencrage et les blancs.
Retour au calme en juin pour les sortes carton, car il y a beaucoup de tonnages sur le marché. A noter que pour le 1.02 (en collecte industrielle), la fourchette de prix est passée de négative en avril à zéro en mai. Une nouvelle fourchette de prix a donc été publiée en juin, mais les prix ont bien été reconduits. « La sorte 1.05 en qualité premium s'exporte bien en Chine maintenant. C'est bien enclenché », assure un contact. Un avis toutefois nuancé par un autre, regrettant les retards de livraisons en raison des inspections des douanes (voir point Asie). A noter, selon les statistiques du commerce extérieur de la France publiées par Pap'Argus, que les exportations mensuelles de PCR vers la Chine sont passées d'un point bas en février 2018 avec 5 320 t, à
12 415 t en avril.
Pour le mois de juillet, les prix des sortes carton attendus sont soit stables, soit en hausse.
La bonne demande en 1.06, 1.09 et 1.11 a entraîné une tendance haussière de printemps. Les prix ont augmenté pour le troisième mois consécutif, entre 10 et 15 euros/t pour les brochures et magazines et entre 5 et 10 euros/t pour le désencrage.
Les blancs, très demandés en cette période d'inflation continue de la pâte, ont vu leurs prix encore s'élever de 10 euros/t. Idem pour l'Afnor VII mais reconduction des prix pour les archives couleur.
Côté marché en juin, la collecte et l'approvisionnement en PCR se sont bien passés. Toutefois, la logistique reste problématique en raison du manque de camions, ce qui entraîne des coûts plus élevés. Pour certains utilisateurs, c'est un problème durable qui entraîne des difficultés au niveau des horaires de livraison. Une plus grande flexibilité est ainsi nécessaire de la part de la réception dans les usines par rapport aux rendez-vous avec les transporteurs.
Par ailleurs, l'usine d'International Paper à Madrid, rachetée à Holmen et convertie du journal vers du PPO, devrait démarrer en juillet. La papeterie de Raon, rachetée par le groupe CVB Ecologistics, a annoncé son démarrage vers le 15 juin. Reconnue comme spécialiste en Europe des papiers recyclés à usage alimentaire, l'usine avait cessé son activité en mars après une période de redressement judiciaire.

 

Point ASIE

 

Un communiqué du BIR du 1er juin, évoque la décision du gouvernement indonésien d'inspecter à partir du 1er avril, 100 % des importations des matières premières issues du recyclage, dont les papiers récupérés. Cette extension de la politique chinoise non seulement vers l'Indonésie mais aussi vers le Vietnam présente un sérieux problème. Les experts s'attendent à un volume de 15 à 17 millions de tonnes de fibres récupérées importées par la Chine, contre 29 millions de tonnes en 2015 !
A noter que les statistiques du commerce extérieur de la France, montrent que le volume de PCR exporté vers le Vietnam est passé de 1 865 tonnes sur les quatre premiers mois de 2017 à 10 225 tonnes sur la même période en 2018. Ce communiqué note aussi que les licences d'importations de la Chine ont été délivrées jusqu'à fin avril 2018, pour un volume de 10,9 millions de tonnes. « Mais elles sont déjà utilisées à 50 - 60 % » précise le président du BIR, Ranjit Singh Baxi. Et de conclure en affirmant que la Chine fait tout ce qu'elle peut pour promouvoir sa propre industrie du recyclage.
Les importations chinoises, sur le premier trimestre 2017 ont reculé de 5,4 millions de tonnes à 3,5 millions de tonnes sur la même période en 2018, dont seulement 719 000 tonnes de livraisons européennes et 2,59 millions de tonnes des Etats-Unis.
En France, le président-fondateur de Paprec, Jean-Luc Petithuguenin indique qu'avec un équipement adéquat, il est possible d'obtenir la qualité standard demandée par la Chine. Et affirme que « Paprec vend plus à la Chine que par le passé ». En Espagne, le directeur général EMEA Containerboard d'International Paper, Emiliano Guainella estime que l'identification des fibres représente un coût supplémentaire pour les usines. Le directeur des achats de Saica, Guillermo Vallés Albar, évoque quant à lui, la nécessité d'une interprétation commune de la chaîne de recyclage du papier « chacun ayant besoin de l'autre ». Pointant l'importance de la définition des matières premières secondaires, il regrette l'absence de définition du « recycleur final ».