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Tendances des marchés -juin 2018 - SORTES GRAPHIQUES

19/07/2018

Le secteur des sortes graphiques se prépare aux hausses annoncées.
Certains producteurs appliqueront leurs augmentations sur la totalité de leurs sortes de papiers, comme Arctic Paper qui annonçait dès le mois de mai des hausses de 6 à 8 % au 1er juillet. Le papier non couché sans bois devrait augmenter au 1er juillet de 30 à 40 euros/t.
The Navigator Company annonce pour sa part une augmentation de 7 à 8 % à cette date pour cette sorte. De même pour Sappi, qui annonce une hausse du même ordre, en raison de la hausse des coûts et de la forte demande pour le non couché sans bois comme le couché sans bois, quand Lecta annonce des hausses de 6 à 7 % pour ces mêmes sortes. Les annonces de hausses concernant les papiers couchés sans bois varient de 20 à 30 euros/t, sur juillet-août, et celles concernant le bouffant sans bois, de 30 à 40 euros/t. Au regard des hausses des matières premières, ces augmentations apparaissent malgré tout insuffisantes pour certains producteurs, qui réfléchissent déjà à la prochaine étape pour la rentrée, si la pression se maintient.
La relance de l’activité de la papeterie IdemPapers de Virginal via un conglomérat d'entreprises principalement d'Angleterre et de Norvège est confirmée, un an après sa faillite. Virginal Paper, de son nouveau nom, se spécialisera dans la production de papier de spécialité à haute valeur ajoutée (étiquettes alimentaires et produits d’emballage) mais abandonnera la fabrication de papier autocopiant.
Côté papiers pour enveloppes, les non couchés sans bois subiront une série de hausses supplémentaires par tous les fournisseurs, avec du contingentement de tonnage. Ces hausses de 3 à 5 %, soit 30 euros/t.,  seront appliquées au 1er juillet. Ce mouvement général est toujours lié à l’offre qui est  inférieure à la demande et aux fournisseurs pressés par la hausse de pâte à papier. Le kraft connaît encore plus de difficultés et subira des hausses au 1er juillet de l’ordre de 7 et 10 %, avec un contingentement de tonnage drastique. Il y a en effet peu de fournisseurs et pléthore de demandes. Ces hausses de prix mettent à mal un secteur déjà en difficultés face à la baisse forte et constante des volumes d’enveloppes commandées.
Pocheco se trouve d’ailleurs contraint d’accélérer sa reconversion partielle. L’entreprise s’apprêterait à licencier environ 70 salariés sur 127, soit plus de la moitié de son personnel tout en maintenant son activité de production d’enveloppes et espère se réinventer à travers ses diversifications, sur lesquelles nous reviendrons prochainement.
Côté magazine, toujours dans un contexte de demande forte et de coût de matières premières élevés, les satinés et couchés subiront au 1er juillet leur deuxième augmentation depuis le 1er janvier, de l’ordre de 35 euros/t. Tous les prix sont à la hausse. Pour le satiné, il est difficile d’avoir 100 % des volumes. Le premier semestre a été compliqué, mais le second, avec sa forte saisonnalité, oblige les annonceurs à être présents (pub, marketing direct). Or la presse magazine est basse en matière de stock. Les clients devront sécuriser les volumes et les découper pour tout obtenir. Ceux qui n’auront pas les volumes souhaités devront choisir leurs supports, et, en l’absence de journal, iront sans doute vers le LWC, la qualité qui a le moins augmenté (30 à 35 euros/t. de hausse).
Burgo a d’ailleurs annoncé + 7 à + 8 % au 1er juillet pour le LWC et le MWC, de même que Sappi  (+6 à +8 %). SCA, de son côté, a annoncé,  à cette même date  + 40 euros/t.  sur le couché avec bois magazine et sur le journal amélioré. UPM suit cette même voie en augmentant les prix du papier  journal et du  SC de 25 euros/t.
Le marché du journal se tend encore davantage. La hausse du 1er semestre  de 50 euros/t. passée, s’enchaîne avec la suivante, de 25 à 50 euros/t annoncés selon les papetiers. 8 % passe en Europe, jusqu’à atteindre +50 euros/t en Italie et en Espagne, très touchés par les réductions de capacités. Les usines sont surchargées, les capacités manquent  et les volumes supplémentaires ne peuvent donc pas être fournis. Les stocks sont en baisse chez les éditeurs subissant une très forte chute de la demande, mais il n’y a pas suffisamment de capacités pour les approvisionner. Les problèmes d’approvisionnement sont déjà nombreux en ce début d’été qui s’annonce chargé. Les éditeurs et imprimeurs de presse française courent littéralement après le papier et recherchent en permanence des volumes supplémentaires. Certains déchantent face à des fournisseurs qui privilégient la Chine et l’Inde, et craignent cette « pénurie contrôlée » jusqu’en fin d’année.
Au Royaume-Uni, UPM a annoncé une hausse de +25 Livres au 1er juillet sur le journal et le papier magazine SC. Une hausse qui fait écho aux difficultés rencontrées sur le continent.
Aux Pays-Bas, le groupe d'imprimeries Royale Em. De Jong s'agrandit : il détient désormais la majorité du capital de l'imprimerie Jungfer (Allemagne) spécialisée dans l'impression liée à la grande distribution, devenant ainsi leader du marché en Europe sur le segment de la communication par le prospectus.