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Tendances des marchés - Decembre 2017 - SORTES GRAPHIQUES

04/01/2018

Avec une demande supérieure à l'offre, les producteurs de papiers graphiques se retrouvent dans les starting-blocks pour passer des augmentations de prix en janvier.
Les coûts de production élevés (en raison surtout de l'inflation du prix de la pâte et des autres intrants) et le besoin impératif de restaurer les marges sont à l'origine de ce mouvement. Deux facteurs vont avoir un effet déclencheur pour réussir à passer les augmentations; il s'agit de la demande soutenue et des réductions de capacités qui ont été réalisées, entrainant un taux élevé d'utilisation des machines à papier, passant de 91 % en 2017 à un taux de 96 % attendu en 2018 pour le journal.
Près de 800 000 tonnes de papier journal ont été supprimées en Europe avec les arrêts de production chez IP Madrid (- 300 000 t), Leipa Schwedt (-280 000 t) et Papierfabrik Utzenstorf (-210 0000 t). Mais il faut compter aussi avec les suppressions de 965 000 tonnes en Amérique du Nord, ainsi que 755 000 tonnes en Asie.
Même scénario dans le SC, avec 655 000 t de supprimées, avec les arrêts d'UPM Augsburg (MAP2 -115 000 t), UPM Steyrermühl (MAP3 -190 000 t), Stora Enso Kvarnsveden (MAP8 -100 000 t) et Heinzel Laakirchen (MAP10 250 000 t).
Norske Skog, à la recherche depuis début 2017 d'une solution pour réduire sa dette et se donner les moyens de mettre en œuvre son projet industriel, a annoncé le 19 décembre le dépôt de bilan de la maison-mère Norske Skogindusrier ASA. Une communication pro-active a été mise en place pour expliquer à leurs clients qu'il n'y aurait pas d'incidence sur le fonctionnement des usines. Chez Burgo Verzuolo en Italie, des négociations sont en cours sur les modalités de chômage technique, concernant un arrêt courant 2018 de la MAP8 qui produit du LWC hélio.

Point sur les augmentations

Côté fournisseurs, dans le journal, à mi-décembre l'augmentation est déjà passée pour la GD. Et si les négociations n'étaient pas encore fermées à ce moment-là, les producteurs sont prêts à ne pas lâcher et à passer les + 50 euros/t. La hausse attendue pour le LWC est de l'ordre de 20 euros/t et celle pour le SC, est de + 40 euros/t. Il ne s'agit pas d'une bulle. Un acteur assure qu'il s'agit d'une vraie bonne tension. Et précise que les hausses serviront pour partie à compenser les augmentations de coût de production.
Dans le NCSB, l'application des hausses de l'ordre de + 20 euros/t est très attendue pour restaurer les marges, avec un taux d'occupation des machines jusqu'à 98 % ! Le CSB va continuer à augmenter, les producteurs veulent passer +30 euros/t (pas autant qu'ils auraient voulu) en raison du coût de la pâte, du latex, des produits chimiques. A noter que l'encre, dont les fournisseurs sont peu nombreux, a aussi augmenté, certains pigments n'étant disponibles que dans quelques pays et le marché de l'opacifiant, le titanium Dioxide (TiO2) se révélant aussi très tendu.
La ramette aussi pourrait augmenter, d'environ 20 euros/t. Enfin, sur le marché du préprint, toujours très tendu, les prix sont aussi attendus en hausse pour début 2018. Après les augmentations appliquées aux 3e et 4e trimestres 2017, son prix moyen d'environ 780 euros/t est attendu en hausse de 5 % en janvier.
Côté acheteurs, les annonces d'augmentation font monter la tension. Chacun va essayer d'y échapper ou au moins de les limiter. A suivre.